9 min lu
PRÉPARER UN CONCOURS, UNE HISTOIRE DE SPÉCIFICITÉ (2/2)



Pour consulter la 1ère partie de l'article, cliquez-ici !




I- Les erreurs à éviter

II- Bonus - Réussir à faire 10 tractions

III- Conclusion




I- Les erreurs à éviter :


S’entraîner pour un objectif précis comme tel est le cas lorsque l’on prépare un concours, induit le fait de ne pas commettre une erreur à la fois basique mais pourtant tellement courante. 

Il est en effet commun d’observer des pratiquants ne pas concentrer sur cet objectif en question, mais sur divers plusieurs objectifs de façon grossière et non précise. S’éparpiller est en effet la pire chose à faire lorsque l’on souhaite atteinte un but précis et spécifique. Il s’agit d’un piège dans lequel il ne faut pas tomber, qui écarte véritablement la personne de son objectif, parfois inconsciemment. Malgré le nombre de possibilités, de tentations immédiates et d’exemples d’athlètes sur les réseaux sociaux par exemple, vouloir tout n’est faire n’est jamais synonyme de bien faire. Se disperser mène à réaliser des choix de réalisation impertinents à l’entraînement, causant tout simplement une perte de temps et même pire, un gâchis inutile d’énergie qui aurait pu être investi sur quelque chose de bien plus intéressant. En dehors d’un renforcement général « obligatoire » en fonction et du travail la préventif de blessures (ce que l’on appelle la prophylaxie), choisir de pratiquer des exercices ne respectant les critères de transférabilité aux épreuves du concours serait ainsi contre-productif.



Ceci nous rappelle donc l’importance d’avoir des objectifs clairs et définis à l’avance dans le but de ne pas en dévier mais bien de rester concentrer dessus jusqu’à leurs validations. La notion d’objectif inclut bien sûr celles de compromis et de concessions, signifiant qu’il n’est pas possible de les atteindre sans réaliser quelques choix en fixant des priorités temporaires. Malgré ce que certains peuvent penser, il est totalement impossible de parvenir de booster sa progression au maximum sur tous les exercices à la fois. Comme l’indique le proverbe, nous ne pouvons courir qu’un lièvre à la fois, sans quoi nous n’en attraperons aucun. Il sera donc nécessaire de momentanément délaisser une éventuelle autre pratique sportive pour se spécialiser dans les demandes du concours jusqu’à son passage. Chaque chose doit être réalisé soigneusement et en son temps.




 Une autre erreur à éviter, allant dans le prolongement de la première, consiste simplement de vouloir trop en faire. Il est parfois fréquent de penser que plus la quantité de travail est importante, plus les résultats obtenus seront en retour conséquents. Or, comme vous pouvez vous en douter, cela est totalement faux. Bien qu’il faille évidemment un volume de travail suffisant sans quoi aucun changement physiologique ou presque n’apparaîtra, le plan établi ne doit pas être trop fourni. Assez pour permettre le déclenchement du processus de progression, mais pas à outrance, ce qui le rendrait intenable et propice à la stagnation, aux douleurs puis pour finir à son abandon. Bien vouloir faire est une chose, vouloir trop en faire en est une autre. 

Ce point s’allie avec l’idée d’aller droit au but dans la planification des entraînements de préparation. Même s’il est bénéfique d’effectuer des exercices annexes en plus de ceux « obligatoires » lors du concours car permettant une plus grande amélioration du pratiquant sur ces derniers, il ne faut pas perdre à l’esprit que si l’on souhaite être performant aux tractions, il est indispensable de se concentrer sur l’essentiel et donc ce mouvement en y dépensant l’essentiel de son temps et de son énergie. Il s’agit en effet de la cible, de l’axe vers lequel doit s’orienter l’entraînement. 



Toujours dans la continuité des erreurs évoquées, votre planification se doit vous être personnalisée et non généralisée. Pour qu’elle vous convienne, vous devez alors individualiser un ensemble de paramètres via différents facteurs vous étant propres. Plus particulièrement, le manière dont vos entraînements sont agencés doivent correspondre et prendre en considération vos diverses contraintes, qu’elle soit en termes en temps de séance, de temps de préparation ou encore du matériel que vous avez à disposition. Rappelez-vous qu’elle doit être tenable pendant toute la durée prévue. L’adaptation, tout en veillant à la conservation de la bonne orientation du plan d’entraînement est une des clés de la réussite des objectifs initialement fixés.


« L’idée est ainsi de mettre en place un plan cohérent et structuré répondant à un objectif bien précis, allant à l’essentiel tout en tenant compte de vos propres contraintes ».


Selon le concours et son type d’épreuves, il se peut toutefois que certaines d’entre-elles démontrent des gestes, des postures spécifiques. Dès lors, il semble pertinent de les reproduire dans une version complexifiée avec poids et haltères dans le cadre d’exercices de musculation. Le but visé étant celui d’être en mesure de les réaliser selon une contrainte physique plus importante. Dans le contexte d’une préparation physique sportive, cela reviendrait par exemple effectuer du shadow-boxing à l’aide d’haltères légers pour un boxeur.


Dans les deux cas, il s’agit d’une erreur grossière à ne pas commettre. Lorsque l’on réalise un geste précis, qu’il soit d’ailleurs sportif ou non, des connexions synaptiques entre deux neurones se forment. Elles enregistrent ainsi le mouvement, la manière dont il est amorcé, son amplitude, la position du corps, etc. A mesure que l’on répète un geste, ces liens connectiques se renforcent pour devenir de plus en plus importants. Cela se retranscrit, en pratique, par des gestes plus automatiques, plus précis, mais aussi plus efficaces s’il on parle de sport (par exemple, sur une frappe enroulée au football).





Néanmoins, vouloir reproduire à l’exactitude un geste à travers un exercice réalisé en salle avec une charge additionnelle (haltère, barre, poulie…) revêt d’une erreur importante. En effet, cette volonté, non plus de transfert mais de reproduction à l’identique, va engendrer une dénaturation certaine du geste sportif, « brouillant » ainsi les connections synaptiques préalablement créées, au profit d’une future dégradation du véritable geste sportif une fois sur le « terrain ». Les angles, les différents plans et la gravité n’étant pas les mêmes, cela ne contribuera pas à améliorer la qualité gestuelle du mouvement en question, mais au contraire à l’entraver, à le « fausser »

L’apprentissage moteur sera alors compromis et le schéma moteur, ce que l’on appelle le pattern, « défaillant » 


Il s’agit d’entendre par ce terme, ni plus ni moins, qu’une famille, qu’une catégorie de mouvements effectués selon un même angle, une même trajectoire. Par exemple, le pattern de la flexion de genou correspond à tous les gestes de squat, quand celui de la poussée, par exemple verticale, inclut à tous les exercices de développés au-dessus de la tête, attraits au développé militaire, donc.


Comprenez donc qu’entreprendre cette démarche est tout simplement dénué de sens et s’avère totalement contre-productif à terme. Il s’agit, de prime abord, d’une idée semblant cohérente, mais en réalité, d’un choix de réalisation contre-intuitif pour le sportif et ses habitudes gestuelles propres à son sport, nous rappelant ainsi la différence notable entre pensées théoriques et applications réellement pratiques. 



Il faut donc parvenir à trouver des exercices efficaces sur lesquels la progression est possible, en choisissant les paramètres d’exécution suffisamment spécifiques à l’activité et à la période de la saison, tout en ne tombant pas dans ce piège qui conduirait à enrayer le geste primaire. Aucune recherche précise d’un geste spécifique à une discipline sportive à l’exactitude, ne doit donc avoir lieu. 

Ainsi, pour prendre le cas du tennisman, cela ne serait pas pertinent et surtout mauvais pour sa progression, de mimer le plus possible un geste de revers à l’aide d’une poulie basse, par exemple. 



L’angle, la tension, d’attraction de la gravité, la lourdeur, la forme de la prise utilisée ou encore les dispositions dans lesquelles le geste est entrepris, diffèrent grandement de celles vécues sur le court et ne pourront jamais y ressembler, même si le mouvement peut paraître correctement effectué d’apparence. Les repères internes du sportif, sensations et autres facteurs automatisés d’apprentissage nerveux du mouvement seraient perturbés, ne pouvant conduire qu’à la dégradation de la vraie exécution du geste, c’est-à-dire du modèle de mouvement, cette fois-ci en conditions réelles de terrain. Ceci n’irait que dans le sens du parasitage du bon geste, c’est-à-dire du pattern de ce mouvement, le faussant ainsi une fois sur le court, raquette en main. Il est alors question de parler « d’interférences », à la fois motrices, mais aussi au niveau de l’intégration nerveuse du geste sportif, plus ou moins complexe, techniquement parlant.


Il serait par exemple faux de tenter de reproduire cet exercice spécifique sans ce matériel précis


Une trop grande recherche de transférabilité par un exercice de musculation provoquant cette dommageable défaillance du geste voulant être reproduit, tout comme, à l’inverse, un geste trop lointain par rapport aux positions, exigences posturales et contraintes associées de l’activité, ne permet pas de transposer le travail effectué en salle de musculation. 

Chaque exercice doit être destiné à améliorer un aspect, un point précis, une partie ou un geste global de votre discipline ou plutôt ici de certains mouvements effectués lors des tests physiques présents au concours. Cet objectif de progression se fait alors par le choix de l’exercice, de la technique, de la méthode et du mode de travail, devant à chaque fois être justifiés au regard de celle-ci. 


Il serait ainsi juste d'avoir la conclusion suivante : dans le cadre de travail sur des mouvements très précis en préparation à un concours (ou de préparation physique sportive) lors de parcours notamment, soit il est possible de les réaliser pleinement dans les conditions exactes d'évaluation (si vous avez accès au lieu et installations de votre concours par exemple - ce qui serait idéal), soit il vaut mieux ne pas tenter de les reproduire hasardement, ce qui s'avérera à coup sûr fallacieux... et vous jouera des tours le jour J.





II- Bonus - Réussir à faire 10 tractions :


Pour conclure cet article sur une note concrète, voici une vidéo extraite de notre chaîne YouTube SCAN TRAINING, qui vous explique comment comment réussir à faire 10 tractions.

Parce que oui, la traction est l'un des mouvements phares des concours de la fonction publique, et parvenir à en réaliser 10 garanti pour la plupart d'entre eux une réussite sur cette épreuve. Cela demande bien sûr du travail, mais retenez que rien n'est irréalisable pour qui s'en donne les moyens.

Je vous souhaite maintenant un bon visionnage !




III- Conclusion :


Les rouages de la préparation à un concours rencontrent des similitudes avec la préparation physique d’une discipline sportive. Répondant à un but précis, elle se doit d’être spécifique et efficace dans son approche, délaissant ainsi tout travail superflu. De part ces objectifs différents d’une pratique « classique » de la musculation, l’entraînement doit effectivement être différent et chercher à travailler toutes les particularités que recouvrent ce concours. Pour simplifier, chaque séance doit se justifier et s’imbriquer dans la planification établie, de manière logique au regard des objectifs et de ce qui est demandé pour les atteindre. Quelques erreurs ne doivent ensuite par être réalisées. Pour cela, il convient d’établir avec soin son plan de route puis de le tenir, ni plus ni moins, en faisant abstraction des méthodes exotiques et visant à « imiter » un geste bien précis lors d’exercices avec charges. La simplicité et la régularité feront la différence plus que vous ne le croyez dans la réussite de votre concours.

Commentaires
* L'e-mail ne sera pas publié sur le site web.